En coulisses
Vous êtes curieux des actions que mène un service d'archives au quotidien ? Plongez-vous dans la vie des collections : acquisitions, versements, inventaires, restaurations, numérisations... Ici, les Archives de Nantes vous présentent leurs nouveautés et leurs travaux en cours !
Plongée dans le quotidien du Pôle Traitement et Communication : retracer l’histoire d’un service ou d’une direction de notre collectivité
Juillet 2024
Les Archives de Nantes conservent les documents produits par les services ou directions de la Ville de Nantes, de Nantes Métropole, du CCAS et des délégataires dans le but de les rendre accessibles aux citoyens, mais également de les diffuser en interne, aux agents territoriaux.
Les exemples de communication interne sont multiples. Il est fréquent que les collègues des Ressources Humaines se tournent vers les Archives pour consulter le dossier individuel d’un agent et ainsi préparer un départ à la retraite. Les agents de la Direction du BATII peuvent emprunter des documents relatifs à la construction d’un bâtiment public en prévision de futurs travaux. Ou encore le service juridique, qui contacte les archivistes lorsqu’il a besoin de revoir un dossier de contentieux dans le cadre de la réouverture d’une procédure.
Ces demandes internes peuvent également concerner des interrogations d’ordre patrimonial. C’est le cas de la sollicitation récente du Pôle Santé globale de l’enfant (Direction de la Santé publique), qui s’interrogeait sur ses origines-mêmes. Le Pôle Traitement et Communication des Archives de Nantes s’est aussitôt mis au travail pour en retracer l’histoire.
La santé scolaire est une compétence d’État depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais, à ce jour, 11 villes disposent de cette compétence par délégation de l’État, dont Nantes depuis... 1945 ! Qu’est-ce qui explique ce choix de notre collectivité et des élus de l’époque ?
Pour tenter de répondre à cette question, il faut éplucher les délibérations du Conseil municipal de 1944 à 1947. Cette démarche est largement facilitée par le fait que les recueils de délibérations du Conseil municipal (de 1871 à 1977, cotés 4BA) ont été numérisés et océrisés. L’océrisation est une technique qui permet d'extraire les données des documents grâce à la reconnaissance des caractères. En d’autres termes, comme dans un document en format texte ou PDF, il est possible de faire une recherche par mot-clé parmi des centaines de pages scannées.
Cette recherche a rapidement mis en évidence la délibération du Conseil municipal du 27 juin 1947 intitulée "Contrôle médical scolaire. Réorganisation". Cette délibération revient sur l’évolution de la loi sur la santé scolaire. Elle rappelle le fait qu’avant de prendre une décision, la Ville de Nantes a mené une étude approfondie sur les avantages et inconvénients de conserver cette compétence au niveau local. Les élus ont conclu que la Ville avait acquis, avant-guerre, une certaine expertise dans le domaine de la santé infantile et une qualité de pratique qui méritait d’être pérennisée, en s’appuyant sur l’organisation solide déjà mise en place.
Fort de cette réponse, le Pôle Santé globale de l’enfant a ensuite souhaité poursuive les investigations sur son histoire. Il a demandé aux Archives des chiffres sur l’évolution des effectifs dans les écoles publiques nantaises depuis 1945. Des recherches ayant déjà été effectuées par le service pédagogique des Archives de Nantes et nos collègues de la Direction du Patrimoine et de l’Archéologie, le demandeur a été renvoyé vers la page consacrée à la question sur Nantes Patrimonia.
Revisiter la série 1O (Voirie)
Juin 2024
La série 1O s’est constituée depuis le 19ème siècle. Versée par le Secrétariat général, le contentieux et le bureau des travaux publics, elle regroupe les dossiers d’acquisitions de terrains, d’alignement, de pavage. Néanmoins, le volume le plus important rentre aux Archives entre 1983 et 1987, lorsque l’archiviste et le directeur de la voirie décident du versement de tous les dossiers antérieurs à 1960.
Bien qu’inventoriés, ces dossiers de voirie font aujourd’hui l’objet de nouvelles analyses afin d’identifier plus particulièrement les autorisations d’urbanisme et de travaux, ancêtres des permis de construire. Ce traitement permet notamment de décrire et coter à la pièce, en sous-série 1Fi, les plans et élévations de façades des immeubles.
Chaque notice de documents figurés permet de détailler sa "carte d’identité", comme son titre, sa taille, son état, sa technique, le type de support... ; ainsi que d’indexer le lieu, l’auteur du plan (l’architecte par exemple), le nom du demandeur du projet de construction, le lieu de la construction….
Ces plans, papier ou calque souvent fragiles, sont ensuite extraits des dossiers, conditionnés à plat puis numérisés, et leur image publiée dans le catalogue en ligne. À ce jour, environ 1950 plans et élévations de bâtiments ont été mis en lumière grâce à ce travail.
Exemple de la construction de l’hôtel particulier rue Mellier, rue de l’Abbé de l’épée, rue Metzinger, dont l’architecte Gustave Bourgerel a dressé le plan en 1869 pour Olivier Bourgerel, propriétaire. Encre et aquarelle, taille 69x46 cm. État déchiré et cassant (1Fi7392)
Fonds privés : le don des archives de l’association RERS de Nantes
Mars 2024
La principale mission des Archives de Nantes est la collecte des archives publiques, produites par la Ville de Nantes, Nantes Métropole, le CCAS et leurs délégataires. Mais elles accueillent également des fonds privés, provenant d’associations, de particuliers ou d’entreprises. Entrés par voie « extraordinaire » et cotés en série Z, ce sont principalement des dépôts et des dons.
Ces archives privées apportent, elles aussi, un éclairage précieux sur l’histoire de Nantes et des Nantais. C’est le cas des fonds du Réseau d’échanges réciproques de savoirs (RERS) de Nantes. En 2023, lorsque l’association est mise en sommeil, son bureau décide de faire don de ses 2,70 mètres linéaires d’archives.
« Nous pensions qu’il était important de conserver la mémoire du travail effectué, pendant toutes ces années, en réciprocité. Nos activités ont suivi l’évolution de la société nantaise depuis les années 1990 et le fonds de l’association offre notamment un éclairage sur l’histoire des politiques de la ville », déclarent Nicole Andrzejewski et Valérie Langlois du RERS.
Ce sont ainsi 27 boîtes de documents papiers, d’albums photo et de cédéroms qui ont été versés aux Archives de Nantes sous la cote 286Z. Elles constituent une véritable mine d’informations sur l’éducation populaire, les échanges de savoirs et les bibliothèques de rue, désormais accessible aux chercheurs.
Pour découvrir la diversité des fonds privés conservés aux Archives de Nantes, consultez le catalogue en ligne.
Quand les archives racontent l'histoire de l'urbanisme de Nantes : le fonds 1344W
Février 2024
Versé aux Archives de Nantes par la Direction générale Urbanisme et Aménagement de Nantes, le fonds 1344W a été récemment inventorié. Il rassemble des dossiers qui retracent des projets urbanistiques de la ville entre 1920 et 1984.
Les plus anciens documents remontent à la période de l’Entre-Deux-Guerres. L’insalubrité du quartier du Marchix conduit alors les pouvoirs publics à élaborer un vaste projet de réaménagement et de relogement – finalement inclus dans le plan de reconstruction de Nantes.
Ce fonds témoigne aussi de l’ampleur des destructions causées par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Dès 1943, les services municipaux réfléchissent à la reconstruction de la ville. À la fin du conflit, Michel Roux-Spitz est désigné architecte en chef de la reconstruction du canton de Nantes par le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Son plan, conçu en collaboration étroite avec la Municipalité, est adopté en 1948. Les archives révèlent sa longue mise en œuvre : arrêtés de démolitions, expropriations, programmes des travaux par quartier, répartition des dépenses, visites de contrôle…
Retrouvez la description du fonds 1344W sur le catalogue des Archives de Nantes. Il est disponible à la consultation en salle de lecture.
Vous voulez en savoir plus sur la reconstruction de Nantes ? Consultez l’exposition en ligne.
Plan de reconstruction et d'aménagement de la Ville de Nantes (partie centrale), dressé par les services techniques de la Ville en 1943-1944 (1Fi6820)
L'École de la Placelière en images
Juin 2023
La reprise du classement et la re-cotation de la sous-série 1R (Enseignement) a permis de retrouver et d'identifier 16 cartes postales, cotées 9Fi2217 à 2233, et 69 photographies inédites, cotées 26Fi3171 à 3240. Ces fonds iconographiques montre l'École municipale de rééducation fonctionnelle et professionnelle pour les mutilés et infirmes de guerre, située dans la propriété de la Placelière à Château-Thébaud. Ces clichés viennent enrichir notre collection iconographique de la Première Guerre mondiale.
Vous souhaitez en apprendre plus sur l'histoire de l'École de la Placelière ? Rendez-vous sur Nantes Patrimonia.
De nouvelles vues de Nantes en plaques de verre
Avril 2023
Les Archives de Nantes ont fait l'acquisition, fin 2022, d'un ensemble de 226 plaques de verre, complémentaires de la sous-série 13Fi illustrant la ville entre 1925 et 1940.
L’acquisition d’un second plan Le Rouge
Janvier 2023
Le « Plan de Nantes, avec les changements et augmentations qu’on y a fait depuis 1757 » est publié par Le Rouge en 1766, dix ans après le plan Cacault dont il reprend le fond.
Ce document témoigne ainsi des premières transformations de la ville, comme le cours des États réalisé sur les anciennes mottes Saint-Pierre et Saint-André. Cet aménagement était prévu dans le plan Vigné de Vigny de 1755, ainsi que dans le plan d’embellissement de Ceineray de 1761 qui, en 1766, vient alors d’être approuvé.
Cet exemplaire (1Fi1226), à la différence du premier non coloré, est entièrement rehaussé de couleurs et porte en tête six cartouches d’armoiries dont celles de Mathurin Bellabre, Jean-Baptiste Gellée de Prémion et Léonard Joubert du Collet, respectivement maires de Nantes en 1754, 1757 et 1766.
Le plan est l’œuvre de Georges-Louis Le Rouge (1712- vers 1790), nom francisé de Georg Ludwig Ruger. Originaire d’Hanovre (Électorat de Brunswick-Lunebourg), cet ancien militaire devient ingénieur-géographe du roi. Installé à Paris en 1736, il exerce en tant qu’éditeur-graveur de plans de villes et de place-fortes puis de jardins, d’atlas et de cartes géographiques.
Plan de la ville de Nantes par Le Rouge de 1766 (1Fi1226)