Image de fond Image de fond

Des femmes artistes

Nantes est le lieu de naissance ou de travail de certaines artistes célèbres. Poésie, chant, théâtre, architecture… Des femmes parviennent à se faire un nom dans des domaines artistiques variés. Néanmoins, l’histoire de l’art les a souvent laissées de côté, et il convient de les remettre en lumière.

Élisa Mercoeur

Élisa Mercoeur (1809-1835) est une jeune poétesse nantaise, remarquée par Hugo, Lamartine et Chateaubriand notamment. Ses origines ne laissaient toutefois pas présagées un tel destin. Un rapport de police du 28 juin 1809 (2E4/123) signale qu’une petite fille a été abandonnée devant la porte d’un hospice. Un papier placé dans ses langes l’identifiait comme « Élisa, née le 24 juin 1809, non enregistrée aux actes civils. Le Ciel et la douce humanité veilleront sur elle. Ses parents seront peut-être assez heureux pour pouvoir la réclamer un jour ». C’est le commissaire de police qui lui donne le nom de « Mercoeur ». Ce statut d’enfant « exposé » est inscrit dans la marge des registres de naissance (1E358).

Sa mère reprendra la jeune Élisa quelques années plus tard, et l'élève seule. Enfant prodige, elle publie, à seize ans, ses poèmes dans le journal Le lycée armoricain. Surnommée la « muse nantaise », elle part cependant à Paris en 1828. Mais elle n’obtient pas le succès espéré, et elle décède à l’âge de 25 ans.

En 1909, la Société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure sollicite la Ville de Nantes pour rendre hommage à cette femme de lettres (1M1126). Un médaillon à son effigie est alors installé sur l’un des piliers de l’entrée du Jardin des plantes où il se trouve encore de nos jours.

Geneviève Vix

Geneviève Vix (1879-1939) est une cantatrice née à Nantes, sous le nom de Brouwer. Formée au conservatoire de Nantes, elle y reçoit le premier prix en chant en 1900. Elle poursuit ses études à Paris, puis entre à l’Opéra-Comique. Son succès dépasse dès lors les frontières, et elle fait de longues tournées de par le monde. La soprano revient toutefois souvent dans sa ville natale, où elle donne des représentations à l’opéra Graslin.

Les  Archives de Nantes conservent ainsi une affiche annonçant une semaine de gala au Grand-Théâtre en 1921, « avec le concours de Geneviève Vix, de l’Opéra et Opéra-Comique et des Grandes Scènes d’Europe et d’Amérique ».

Francine Vasse

Le fonds coté 199Z, donné aux Archives de Nantes en 2020, contient un ensemble de documents retrouvés dans le théâtre municipal. Programmes, livrets, photographies, correspondances, racontent l’histoire de sa première directrice, Francine Vasse (1881-1966). Cette comédienne passionnée arrive à Nantes en 1917, après avoir joué sur les planches parisiennes et canadiennes. Nommée directrice du théâtre Colbert en 1918 par Maurice Schwob, elle fait salle pleine avec sa compagnie. Cette salle porte son nom depuis 1984.

Les femmes architectes ont longtemps été mises à l’écart, ou cantonnées à la construction de maisons ou autres édifices liés à l’intimité. Les exemples de Victoire Durand-Gasselin et de Clotilde Barto, en intervenant dans l’espace public, témoignent d’une évolution.

Victoire Durand-Gasselin

Rare femme architecte de son époque, Victoire Durand-Gasselin a fait toute sa carrière à Nantes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s'engage dans la Défense Passive. Par la suite, elle participe à la reconstruction de Nantes, en partie détruite par les bombardements de 1943. Architecte à l'origine du nouveau temple protestant, elle est également chargée de reconstruire les magasins Decré aux côtés de son mari Charles Friésé.

Clotilde Barto

Les époux Barto, Clotilde (née en 1948) et Bernard (1937-2023), ont fondé une agence d’architecture dont les interventions ont fortement marqué le paysage nantais. Parmi leurs réalisations les plus emblématiques, la passerelle piétonne Schoelcher, l’hôtel La Pérouse ou les portiques de verre de la rue Crébillon… Ils ont donné leurs fonds d’architectes-urbanistes aux Archives de Nantes (190Z).