Février 1904, une crue extraordinaire ?
Si les inondations de février 1904 restent un événement marquant en ce début de siècle, elles ne sont pourtant ni les premières ni les dernières.
La presse locale n’hésite d’ailleurs pas à rappeler les grandes crues passées, comme celles de 1414 où, selon Dom Lobineau, « toutes les parties basses de Nantes, depuis l’église des Prêcheur jusqu’aux portes de Saint-Nicolas et de Sauvetout furent tellement inondées que les habitants de ces quartiers se retirèrent dans les lieux les plus élevés et aux faubourgs du Marchix et de Saint-Clément ».
Puis ce sont les inondations du 18ème siècle avec, notamment, celle de 1711 qui atteint 7 mètres 29, emportant avec elle une partie du pont de Pirmil. Viennent ensuite les crues du 19ème siècle. En octobre 1846, la Loire supérieure connaît sa plus forte inondation qui, pour Nantes, reste cependant une crue moyenne.
Celle de 1856 est beaucoup plus grave et occasionne la destruction de toutes les digues. Enfin, la crue de 1872 semble demeurer la plus traumatisante pour les Nantais. L’usine à gaz est noyée par les eaux, plongeant la ville dans l’obscurité pendant plusieurs nuits. Les Ponts et Chaussées apposeront d’ailleurs une plaque au café de l’Union, à Trentemoult, pour indiquer la hauteur atteinte par l’eau. Pour comparaison, la crue de 1904 restera 38 centimètres en-dessous de cette marque.
Le 20ème siècle n’échappe pas au phénomène. Ce sont d’abord les inondations de 1910 qui touchent une nouvelle fois le quartier de Doulon. La population est d’autant moins contente que les pompes installées en 1905 avaient parfaitement rempli leur rôle en 1906. Trois nouvelles pompes élévatoires sont alors envisagées au pont de la Moutonnerie.
Entre 1911 et 1931, les crues sont pratiquement annuelles. On justifie, en partie, les comblements de la Loire et de l’Erdre comme devant juguler ces catastrophes. Pourtant, l’année 1936 contredira les experts.
L’hiver 1960-1961 marque certainement les dernières grandes inondations de Nantes. Cette fois-ci, ce sont les habitants du boulevard Van Iseghem qui se retrouvent les pied dans l’eau.
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1872, 1910, 1936… Vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire des inondations à Nantes ? Explorez le dossier qui y est consacré sur Nantes Patrimonia. D’autres fonds des Archives de Nantes y sont mis en lumière.