Du désordre aux premiers archivistes (1730-1871)
Une situation chaotique jusqu'à la nomination de l'archiviste Hippolyte Etiennez
Mais après le décès de Gérard Mellier, le 28 décembre 1729, seules des mesures ponctuelles et insuffisantes sont prises. Ce qui aboutit au constat suivant du procureur syndic au bureau municipal, le 3 octobre 1772 : "les archives de la communauté sont dans la plus grande confusion, tous les titres et papiers qui en dépendent sont déposés sans ordre ni arrangement dans plusieurs armoires dispersées dans tous les appartements et presque toutes les chambres de l'hôtel de ville". La nomination, le 7 prairial an XI, du nouveau maire, qui accepte un logement à l'hôtel de ville, va encore aggraver cette situation. Les archives sont déménagées au plus vite des locaux destinés au maire et jetées pêle-mêle sous les combles et dans les greniers.
Répondant à un questionnaire du préfet sur les archives , en 1812, le maire écrit que les recherches faites dans le dépôt des archives de la commune par les différentes autorités dans les premières années de la Révolution ont causé un tel désordre que l'on ne peut préciser ni même donner par aperçu le nombres des liasses, cartons et portefeuilles des archives antérieures à 1789. Les registres de délibérations, de l'ancienne et de la nouvelle administration, sont eux conservés dans des armoires et les autres archives dans les divers bureaux.
Cette situation se prolonge jusqu'en 1816. Par arrêté du 28 janvier, Germain Faye est nommé archiviste, chargé du contentieux, et les documents épars sont réunis dans une petite pièce située à l'extrémité ouest de la galerie du premier étage de l'hôtel de ville. Des travées et rayons y sont installés et sur la porte on peut bientôt lire le mot "Archives". Faye se borne à classer les titres déjà inventoriés et annotés à différentes époques qui remplissent environ 150 cartons, mais la plus grande quantité reste sur les étagères des bureaux, au fond de vieilles armoires ou dans les greniers. En 1820, 312 cartons remplis de pièces de l'administration de Gérard Mellier comme subdélégué de l'intendant et comme maire sont mis à jour à l'occasion de la démolition d'anciennes constructions sur la rue Saint-Léonard.
La démission de Germain Faye, en 1823, laisse les archives à l'abandon, sans responsable, jusqu'à ce que Camille Mellinet, membre du conseil municipal, alerte celui-ci, le 21 août 1841, sur leur déplorable état et fasse inscrire au budget une somme de 600 F pour la rémunération d'un archiviste. Armand Le François est nommé conservateur des archives par arrêté du 3 mai 1842, puis Gatien O'Sullivan et Chevas lui succède de juillet 1847 à octobre 1848. Mais c'est surtout la nomination de Hippolyte Etiennez, le 13 octobre 1848, qui va apporter de grands changements dans l'organisation des archives. Celui-ci, fils de l'ancien secrétaire en chef de la mairie, les centralise dans un appartement situé au second étage de l'aile ouest de l'hôtel de ville. Jusqu'à son décès, le 3 juillet 1871, âgé de 59 ans, il opère le tri et le classement par ordre alphabétique de matières des documents contenus dans les 930 cartons qu'il mentionne dans son rapport en 1865.
Inventaires des Archives, 1853-1858 (II194)
Cette même année, Hippolyte Etiennez est nommé historiographe de la ville, "chargé d'enregistrer et de retracer l'histoire de tout les faits, événements et circonstances susceptibles de se rapporter à l'intérêt local". En 1866, un afflux de papiers arrive aux Archives, suite à la décision du nouveau maire, Evariste Colombel, d'y faire verser les documents antérieurs à 1848 conservés dans les bureaux, sur proposition de Etiennez.
Tout le dossier