Coup de coeur - La fontaine de la place Royale comme vous ne l'avez jamais vue
Lors d’un travail d’analyse et d’indexation de documents iconographiques de la sous-série Q2, consacrée aux œuvres charitables, je suis tombé sur un ensemble de photographies inédites.
Il s’agit de trois clichés pris par Victor Girard (père) durant l’hiver 1870/1871. On y discerne une forme familière aux Nantais : la statue de l’allégorie de la Loire qui orne la fontaine de la place Royale, inaugurée cinq ans plus tôt.
La statue de l'allégorie de la Loire entourée de lots pour la tombola (26Fi3244)
Le baraquement construit autour de la fontaine abrite des lots très divers. À droite, on reconnaît la statue de l'allégorie de l'Erdre (26Fi3245)
Le bassin de la fontaine est rempli de lots. Au fond, le tableau de Joseph-René Gouézou (26Fi3246)
Englobée dans un grand baraquement de planches, la fontaine mise à sec a été transformée… en étagère ! De nombreux objets y sont présentés. Ils sont destinés à être mis en vente lors d’une tombola municipale organisée en faveur des soldats blessés lors du conflit qui oppose les Français aux Prussiens.
Autour de la fontaine ou sur des tables, les différents lots sont exposés à la vue du public, sous la voûte de ce kiosque où sont suspendus de grands lustres. Les Nantais y déambulent au milieu de statues, éventails d’ivoire, prie-Dieu, coussins et pendules, mais aussi de jambons, pains de sucre, chocolat et aliments en conserve.
En pleine période de fête, les enfants ont la joie de pouvoir aussi participer, près d’un immense arbre de Noël, à une tombola enfantine à 25 centimes le billet, pour y gagner des poupons « qui disent Papa et Maman », des jeux de quilles ou un magnifique vélocipède.
De nombreuses peintures, dont certaines ont été données par la Société des Beaux-Arts, viennent orner les murs de ce lieu d’exposition éphémère. Parmi les toiles, photographies et gravures, on distingue un tableau inachevé du peintre breton Joseph-René Gouézou représentant la ville de Paris tenant, d’une main, l’épée vengeresse et, de l’autre, l’étendard national.
La découverte de ces trois clichés anciens (qui datent des débuts de la photographie !) est l’occasion d’enrichir notre collection iconographique et de les présenter aux lecteurs sur le catalogue en ligne des Archives de Nantes.
Kevin, agent d’accueil en salle de lecture
