Recto-Verso - Inhumer les victimes de guerre : le cimetière de la Chauvinière

Septembre 2023

Ce cimetière est particulier à Nantes car il accueille exclusivement les inhumations des victimes de guerre, morts pour la France, civils ou militaires.

Sa création au nord de Nantes se réalise dans un contexte contraint où les édiles municipaux ont à gérer l'extension urbaine et les exigences et évènements dramatiques liées à l'occupation allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Le terrain est acheté par la Ville en juillet 1939 pour la réalisation d'un groupe scolaire au coeur d'un quartier en développement. Cependant, lorsqu'en 1942 les autorités d'occupation annoncent vouloir regrouper au cimetière de la Gaudinière, ouvert juste avant guerre au Pont-du-Cens, les inhumations de plusieurs centaines de soldats allemands, la commission des cimetières ne voit pas d'autre solution que de modifier la destination du terrain de la Chauvinière pour y aménager un cimetière.

Courrier de Charles Friesé (1318 W 4)

Courrier de Charles Friesé (1318 W 4)

Les bombardements des 16 et 23 septembre bousculent à nouveau les projections municipales : face au nombre considérable de victimes - plus de 1 400 -, la gestion rapide des inhumations est une nécessité. Il est ainsi décidé - comme l'écrit au maire d'Avignon, le président de la délégation spéciale Charles Friesé - de faire réaliser des fosses permettant l'inhumation de 33 cercueils par rangées. Le projet d'aménagement d'un cimetière-parc imaginé par Robida en 1934 route de la Chauvinière ne verra donc jamais le jour.

Projet de cimetière-parc dessiné par Robida

Projet de cimetière-parc dessiné par Robida

À la Libération, suite aux obsèques solennelles organisées en hommage aux fusillés nantais (50 otages, procès de 1943...) une soixantaine de sépultures s'ajoutent aux carrés des militaires et FFI. D'autres secteurs accueillant les militaires morts au combat en Indochine et en Algérie seront ensuite aménagés