Recto-Verso - La saison des fleurs : les kiosques de la place Royale
Mai 2021
Au début du mois de mars 1936, trois kiosques sont installés par la Ville de Nantes pour accueillir les marchandes de fleurs place Royale. Le dessin de ces kiosques est réalisé par Étienne Coutan en sa qualité d’architecte directeur du Service de l’esthétique urbaine.
Cette proposition d’Étienne Coutan apporte une harmonie à ces échoppes installées sur une des plus belles places nantaises. En effet, au début du 20e siècle, les marchandes de fleurs sont déplacées place Royale après avoir été installées au 19e siècle, d’abord place du Port-au-Vin puis sur la promenade de la Bourse. Elles y vendent fleurs et plantes en pots les lundi, jeudi et samedi, et fleurs coupées tous les jours de la semaine sur des étals de facture très variée et dont l’état d’entretien pouvait laisser parfois à désirer ; cela ne pouvait convenir à l’exigence esthétique de Coutan.
Kiosque-boutique, dressé par Coutan
Chaque kiosque est constitué d’un parasol réalisé avec un tissu en bayadère dont les couleurs (orange et bleu) ont été choisies par l’architecte. Les cloisons de ces boutiques légères sont réalisées en lattes de bois coulissantes permettant d’ouvrir ou de fermer le kiosque au gré des conditions météorologiques. Pour parfaire cette harmonie, Coutan définira précisément l’emplacement de ces kiosques, régulièrement disposés aux abords de la fontaine, face à la descente de la rue Crébillon.
Échantillons témoins pour le choix du tissu des kiosques
Coutan porte une attention particulière à la bonne présentation des étals ; en témoigne son courrier daté du 19 mai 1936 : une intervention auprès d’une marchande qui "n’a aucun sentiment esthétique” est nécessaire. L’architecte lui reproche d’entourer ses pots de fleurs de vieux journaux déchirés et comble du mauvais goût : "elle s’entête à ouvrir son kiosque du côté du soleil et à ajouter des volants en même étoffe que l’ombrelle et même en vieux journaux en style chienlit".
Aucun relâchement n’est accepté, aussi en 1940, il se plaint du mauvais entretien de ces kiosques, dont la concession a été confiée à la maison Emeriau : "une tente est en guenille à côté de deux neuves", et d’ajouter "il n’y a pas de raison de tolérer pendant la guerre de désordre sur la place la plus centrale".
Les jolis bouquets ou plantes fleuries ne se suffisent pas à eux-mêmes, le cadre de vente se doit d’être parfait !
Pour consulter l'article Recto-Verso des Archives de Rennes sur la thématique "La saison des fleurs", c'est ici !