La libération de Nantes

Suite au débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944, les forces armées venues du Royaume-Uni, des États-Unis et du Canada ont comme objectif de percer les lignes allemandes et libérer le territoire français après quatre années d’occupation.

La 3e armée américaine commandée par le général Patton, qui s’est illustrée le 31 juillet 1944 à la percée d’Avranches, avance en Bretagne. En son sein, la 4e division blindée commandée par le général Wood se dirige vers Nantes. Sentant les forces alliées se rapprocher, les Allemands ont quitté la ville le 12 août tôt le matin en dynamitant les ponts de Loire.

C’est le capitaine Gilbert Grangeat, désigné le 15 juin par les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) commandant du 5e bataillon de Nantes qui est chargé d’organiser l’arrivée des Alliés. Des opérations de déminage des routes d’accès sont nécessaires pour sécuriser les accès à la ville. Le 12 août à 12h20 deux voitures de l’armée américaine arrivent devant la mairie, puis vers 16h, c’est au tour de la 4e DB, en provenance de Châteaubriant de faire son apparition route de Rennes.

Très peu de photographies de la libération de Nantes, et plus largement de la vie durant la Seconde Guerre mondiale, ont été prises. Dès 1940, les Allemands interdisent en effet aux Nantais de prendre des photographies en extérieur. Les clichés de la ville existants sont surtout ceux réalisés par les soldats allemands en service à Nantes. L'image est alors un moyen de propagande, dont l'occupant se sert d'ailleurs pour mettre en exergue les destructions causées par les bombardements alliés sur la ville en septembre 1943.

Les Archives de Nantes conservent quelques photographies de l'évènement, issues notamment de la grande collecte nationale menée en 2005 à l'occasion du 60e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Arrivée des Américains à Carquefou le 9 août 1944. Au premier plan des soldats américains arme à la main, une jeep. A l'arrière plan des prisonniers alignés le long d'un mur (26Fi1231)

Place de l'Oratoire, des drapeaux alliés flottent aux fenêtres des immeubles. À leur pied, une foule compacte est en marche (151Z9)

Passage de chars américains rue de Strasbourg (151Z14)

Des motos américaines passent sous les yeux des Nantais, rue de Strasbourg (151Z13)

Au milieu de la foule place du Pont-Morand, une jeep américaine (26Fi1228)

Les pompiers nantais paradent à bord de leurs camions Laffly, ici sur l'allée des Tanneurs (151Z10)

Des Nantais entourent un char américain devant l’hôtel Deurbroucq, dont la façade a été sévèrement touchée par les bombardements alliés du 16 septembre 1943. Le souvenir douloureux des bombardements est encore bien présent chez les Nantais qui accueillent les armées alliées avec joie et soulagement mais sans euphorie... (26Fi1229)

Une jeep américaine sur le cours Saint-Pierre

Deux blindés américains place de la Petite Hollande (26Fi1230)

Barrage anti-chars réalisé par les Allemands avec des rails de chemin de fer, place Raymond-Poincaré, à proximité du parc de Procé, avant le travail de déminage conduit par les FFI en amont de l'arrivée des Américains (157Z, fonds David Pottier)

Les Nantais gardent néanmoins mémoire de cet évènement par d'autres moyens : récits, presse, illustrations... Les Archives conservent 15 dessins sur la libération de Nantes (1R817), faits par de jeunes élèves de l’école de filles de la rue de la Mutualité. Ils ont été réalisés dans le cadre d'un concours, certainement au cours de l'année 1944-1945, après la réouverture des écoles à la fin de la guerre. Les dessins des lauréats sont ensuite été exposés au château des ducs de Bretagne en juillet 1945.